Entre 1343 et 1778, l'histoire de La Vaulx-Renard s'enracine profondément dans la région. En 1343, Renard, membre de la famille seigneuriale de Waimes et oncle du bâtisseur du château de Reinhardstein, s'installe dans la région. En tant que mayeur héréditaire du ban de Roanne, il est à l'origine de la fondation du domaine initial. À cette époque, il abandonne le nom de famille "de Waimes" au profit de "del Vaulx" ou "de La Vaulx". Les prénoms Renard, portés par un oncle et son neveu, donneront leur nom aux deux constructions, La Vaulx et Reinhardstein. Au XVIe siècle, le nom "Vaulx-Renard" apparaît en mémoire du fondateur du fief.
De 1343 à 1762, le domaine, alors sous l'autorité de l'Abbaye des Stavelot, est transmis de génération en génération. En 1760, Antoine-Joseph hérite du domaine, devenant le dernier de sa lignée. Cependant, la situation financière est désastreuse. En 1761, Antoine-Joseph cède le domaine au Chapitre de Stavelot, tout en conservant le titre de mayeur héréditaire et recevant une rente viagère annuelle. Sa jouissance est cependant de courte durée, puisqu'il décède l'année suivante, à l'âge de 45 ans.
Des protestations surgissent quant à la cession du domaine à des "mains mortes", les moines et les serfs, en contradiction avec d'anciennes lois. Malgré cela, le domaine est repris par les moines bénédictins et devient une résidence de repos prisée, ainsi qu'un lieu de chasse réputé.
À partir de 1778, les moines entreprennent la construction de l'édifice actuel : un vaste quadrilatère composé de trois côtés de bâtiments agricoles, le château proprement dit formant le quatrième côté. Deux girouettes en fer forgé – une authentique et une réplique – ornées du loup, emblème de l'abbaye de Stavelot, marquent la date d'achèvement des travaux en 1779. La Révolution française met un terme aux activités des moines ainsi qu'à celles de toutes les congrégations religieuses, signifiant ainsi la fin de l'Ancien Régime.
Le château et la ferme sont alors sur le point d'être vendus comme « biens nationaux ». Cependant, avec l'arrivée de la période française et la réintégration des religieux, des réclamations quant au droit de propriété des moines sur La Vaulx-Renard émergent. Cette fois-ci, les réclamations sont prises en considération, et la totalité du fief revient désormais à plusieurs héritiers collatéraux.
Dès 1793, la ferme est exploitée par le fermier Lambert Delvenne, avant d'être rachetée par les héritiers. Clément Simonis de Verviers devient ensuite propriétaire de La Vaulx-Renard, qu'il vend en 1835 à Lambert Grisard. À son décès en 1862, Lambert Grisard lègue l'ensemble à son neveu Edouard Wauters. Son fils, également prénommé Edouard, en hérite, mais décède prématurément. En 1909, l'héritage revient à sa sœur, Marie de Terwangne née Wauters, puis en 1913, aux époux Charles de Harenne et Marcienne Colin-Wauters, fille adoptive de Marie de Terwangne, et arrière-grands-parents de Damien Goffinet.
Jusqu'à l'époque des « Wauters », il n'y avait pas de pont et la rivière était traversée avec l'aide d'un passeur. Selon les légendes, un seigneur notoire pour son tempérament colérique aurait, entre autres actes de violence, tué le passeur pour son manque de diligence...
En 1955-1956, le château a été entièrement restauré pour devenir une résidence familiale. En 2022, un projet de transformation en chambres d'hôtes a vu le jour. Les travaux d'aménagement ont débuté sous la direction de Damien Goffinet et de son épouse Sophie Bronne. Aujourd'hui, c'est avec plaisir que ce couple vous accueille dans ce lieu chargé d'histoire et d'anecdotes.